5 conseils de graphistes culinaires pour l’identité visuelle de son restaurant

Mai 23, 2019 | Marine Benady

Logo, brief, identité visuelle… 2 graphistes culinaires nous donnent leurs conseils pour démarrer ce processus. Puis nous parlent de ce qu’elles aiment (identités de restaurants ou de marques food, comptes Instagram, podcasts…) pour nous donner de l’inspiration !

1. Le brief idéal

Maïlys Huby de Festin Studio

« Si le client a déjà travaillé un brief lui-même c’est chouette, sinon on peut le faire ensemble grâce à un questionnaire et l’élaboration d’un moodboard. Avoir une idée très précise de ce que l’on veut ça n’est pas nécessaire, au contraire même ! Le but de tout le travail d’élaboration d’une identité visuelle est justement de trouver des idées. »

Pour Camile, fondatrice de Pluton

Un client arrive généralement avec « ce qu’il peut » et c’est son graphiste qui l’aidera ensuite à définir ses besoins et ses envies. Donc pas de pression, on se laisse guider !

Un très bon brief permet de guider au mieux le graphiste, et d’avoir un résultat à la hauteur de ses attentes, c’est une étape à ne pas négliger.

On identifie ensemble : 

  • le contexte du projet
    besoins, quelle sera l’utilisation, la cible…
  • les envies
    une illustration, un logo uniquement typographique, les impératifs à respecter…
  • des exemples
    il est très intéressant pour un graphiste de voir ce que son client aime et ce qu’il n’aime pas chez ses concurrents et dans tous les domaines confondus !

2. Au bon moment

Pour démarrer ce processus de réflexion sur l’identité visuelle, selon Maïlys Huby de Festin Studio :

« Idéalement il faut s’y prendre au début ! Mais on n’a pas toujours le budget au démarrage. Mais il n’est jamais trop tard, on peut le faire quand on veut ou peut ! »

Pour Camille de Plution Studio

La création d’identité peut arriver dès le tout début, avant même de régler l’administratif !
En effet, commencer dès la naissance du projet à lui donner une identité visuelle permet non seulement de donner vie au projet, mais également de se l’approprier, et de le partager facilement sur les RS pour se créer une communauté. Je pense que c’est un énorme booster qui rend le projet réel.
Attention toutefois, si l’idée du projet est encore trop bancal, créer une identité trop tôt pourrait le bloquer! Si un café poussette se transforme finalement en cantine familiale, le logo va devoir changer !

3. Des identités visuelles food réussies

Maïlys Huby de Festin Studio

Parmi ce que j’ai trouvé vraiment canon récemment: En packaging : l’identité visuelle des sodas Olipop

Olipop

En branding / menu design : The Brass Onion

En France, je trouve que le graphisme reste encore souvent assez « sage et corporate »

Quand je vais à Londres par exemple, je peux passer plusieurs heures dans une librairie à admirer les mises en pages et illustrations des livres (de cuisine) souvent toutes plus canons et originales les unes que les autres. Pareil dans les supermarchés, je fais des courses de beaux packagings !
The brass onion

4. Revoir son fonctionnement en interne

À commencer par la réduction et la gestion des déchets de la cuisine, alimentaires comme non-alimentaires. Cela passe bien entendu par : une meilleure gestion des stocks pour limiter les pertes, une meilleure estimation des préparations nécessaires pour éviter les invendus, une meilleure optimisation des déchets. On pense donc compost (liez-vous à un collectif local pour recycler vos déchets organiques), et on raccourcit la carte.

On pense également à l’équipement de la cuisine : oublier le téflon et le plastique (toxique et polluant) pour nos ustensiles, nos emballages et pour l’offre à emporter et favoriser l’inox et les textiles sains, peu consommateurs d’eau comme le lin (qui pousse en France !). Aussi, on n’oublie pas tout ce qui a trait au fonctionnement quotidien du restaurant, en se tournant vers des énergies renouvelables, en ne gaspillant pas l’eau (en traquant les fuites notamment), en veillant à ce que notre matériel ne consomme pas plus que de raison, etc.

5. Soigner ses équipes

Elles sont celles qui font tourner le restaurant, garantissent sa pérennité et leur bien-être ne doit pas être oublié dans l’équation de l’éco-responsabilité. Alors, pour que tout roule et ce dans le temps, pensez à multiplier les actions pour vos équipes : une organisation qui prend vraiment en compte les temps de repos et la vie personnelle, des conditions de travail en lien avec les spécificités de chacun·e (hauteur des plans de travail, accessibilité du lieu, etc.), et bien entendu des salaires décents, revus régulièrement.

En plus de faire en sorte que vos salarié·es aient envie de venir au travail le matin, mettre l’être humain au cœur des préoccupations limite le turn-over et se ressent à plus grande échelle, jusque dans l’atmosphère de la salle de restaurant, auprès de votre clientèle et donc aussi dans l’image que vous renvoyez (sur internet, dans le bouche à oreille, etc.).

6. Être accompagné.e par des organismes spécialisés

Cela demande (souvent) un budget et du temps, mais la pratique la plus complète et guidée quand on veut rendre son restaurant plus responsable et durable, c’est toujours de se faire accompagner dans l’acquisition des bons gestes. Et si possible, dès l’ouverture du restaurant pour partir d’un pied confiant. Pour ce faire, différents organismes se sont positionnés sur la question, de manière plus ou moins poussée : Écotable x Service Compris, La Source, Vedura, la CNFCE ou encore l’UMIH.

À vous de trouver l’approche qui vous convient pour développer la dimension durable de votre établissement.

7. Se faire référencer auprès de guides engagés

Au-delà d’une étiquette à exposer sur votre porte et valoriser dans votre communication, les guides engagés analysent votre activité en profondeur (des produits à l’énergie utilisée, en passant par les emballages à emporter) avant de vous décerner (ou non) leur récompense. Cette étape d’audit régulière et la volonté d’obtenir la récompense chaque année vous contraignent (ne serait-ce que moralement) à garder le cap de l’éco-responsabilité. Parmi ces guides gastronomiques engagés, on retrouve notamment Écotable, spécialisé dans la gastronomie responsable, des labels comme Greenfood, 100% indépendant qui récompense les restaurants portés sur le développement durable, Ecocert en cuisine qui promeut la gastronomie collective “+bio +locale +saine”, le nouveau label Manger Ecoresponsable, l’association FIG(acronyme pour Food Index for Good), et enfin l’étoile verte du Guide Michelin.

Bien que l’idée ne soit pas de s’investir pour un restaurant plus durable uniquement dans un objectif d’image, il est important de valoriser votre démarche et vos actions concrètes dans la communication de votre établissement. Cela participe à la sensibilisation globale au rôle de l’alimentation dans le dérèglement climatique, aux actions que l’on peut mener individuellement comme à l’échelle d’entreprise, et cela attire indéniablement une clientèle attentive à ses sujets. Sur les réseaux sociaux, votre site internet et dans vos relations presse, votre engagement pour la planète et l’être humain doit trouver un écho (et c’est ce que nous vous aidons à faire, par le biais de campagnes RP et d’influence).